Nous poursuivons notre périple en Bolivie par Sucre, la capitale officielle du pays, mais c’est un titre honorifique car toutes les décisions sont prisent à La Paz, et la ville la plus dynamique économiquement est Santa Cruz. On arrive un vendredi matin, lundi et mardi sont fériés pour cause de carnaval, on se dit qu’on a le temps de bien visiter avant que tout soit fermé, et qu’ensuite on pourra partir en balade lundi et mardi…erreur ! La plupart des musées et des attractions ferment vendredi à la mi-journée pour ne ré-ouvrir que mercredi, même pour des lieux normalement ouverts le dimanche !!! C’est que ça ne rigole pas le carnaval ici… enfin si, ça rigole beaucoup en fait, trop diraient certains). Pendant 4 jours et demi cela va être une bataille d’eau permanente dans les rues : pistolets à eau, bombes à eau, sprays moussants, voire sauts d’eau !
Les matinées sont assez calmes, il faut être un brin vigilant mais on arrive à se balader sans trop de soucis. Il n’y a pas trop de monde dans les rues. On se rend vite compte que les attaquent se font beaucoup à couvert ou dans le dos, si on regarde les gens ils n’osent en principe pas passer à l’acte : il faut se méfier des personnes qui tiennent des bombes à eau ou des spray, attention aux balcons et terrasses, sans oublier les coins de rues voire les entrées de magasins, le danger peut venir de partout :-) le pire étant les voitures qui déboulent sans prévenir. Mais bon jusqu’à la mi-journée ça va quand même, on en profite pour visiter un peu les rues, parsemées de beaux bâtiments blancs.
On arrive quand même à visiter deux musées intéressants :
- le musée des masques, qui présente de nombreux masques utilisés pour les danses de carnaval dans tout le pays, on reste dans le thème :-)
- le musée des tissus, qui présente de manière très intéressante les différentes manières de tisser, les habits et danses traditionnelles, l’association qui gère le musée a permis de faire renaître un art qui se perdait et l’a remis au goût du jour, avec un tel succès que même les homme s’y sont mis.
Heureusement on s’est trouvé un hôtel vraiment sympa : près du centre ville, tenu par un couple franco-suisse très gentil, des espaces communs accueillants, une cuisine… on a de quoi tenir le siège les après-midi. Pour ceux qui passeraient dans le coin,il s’agit de l’hôtel, la Dolce Vita. On a aussi profité d’une après-midi pour regarder le match de rugby france-irlande, il restait heureusement un pub d’ouvert dans la ville :-)
Le dimanche, on fait une excursion au marché de Tarabuco, c’est très grand, il y a quelques stands originaux comme celui de sandales faites en pneus! ( la chaussure locale bon marchée et très résistante); par contre tous les jeunes des environs sont de sorties avec leur sprays, Olwen enfile même sont poncho pour se protéger. Après un petit tour on repart à Sucre se remettre à l’abris où on remet le nez dehors pour prendre un peu la température locale. L’ambiance est bon enfant mais il ne faut pas vouloir rester au sec, il y a des groupes de bandas qui tournent dans toute la ville : ils sillonnent les rues en jouant de la musique, en dansant, en se faisant arroser et en répondant. C’est assez marrant à voir mais on se lasse vite si on ne participe pas pleinement à l’ambiance. Il y aurait dû y avoir un défilé avec danses, tenues et masques traditionnels, mais apparemment il n’y en a pas eu cette année, en tout cas personne ne savait exactement où et quand il devait avoir lieu.
Comme tout est férié jusqu’à mercredi, on change nos plans pour passer par Potosi avant d’aller sur Uyuni, à défaut d’y faire grand chose cela nous fera changer un peu d’air et voir cette ville un peu particulière.
Potosi est la plus haute ville du monde (4100m), mais si elle célèbre c’est pour une autre raison, elle est située au pied de la plus grande mine d’argent au monde : cela a couté vie à plusieurs millions de personnes. Que ça soit pour l’extraction du minerai, son traitement ou sa transformation en monnaie, les conditions de travail étaient horribles partout, et c’est d’ailleurs encore le cas.
Ceci dit, plusieurs personnes nous ont recommandé d’aller à Potosi. On est plutôt agréablement surpris, on prend plaisir à se balader dans les rues (mardi matin et mercredi), on visite le musée de la monnaie, très intéressant lui aussi, il retrace l’histoire de la ville à travers la fabrication de la monnaies$. Cela parle d’art (peintures chrétiennes), de techniques (machines pour fabriquer la monnaie) et d’horreur humaine (certains esclaves ne vivaient pas plus de quelques mois à cause des vapeurs de mercure).
A l’hôtel-auberge de jeunesse, on rencontre pas mal d’autre voyageurs qui viennent du sud du continent, là où on va. On discute pas mal et finalement on change encore nos plans : on avait prévu de faire juste une journée de visite sur Uyuni pour aller voir le salar, on envisage alors de faire le tour organisé de 3-4 jours, c’est apparemment aussi beau si ce n’est plus qu’au Chili et ça coutera moins cher. La meilleure façon de faire le tour consiste à partir de Tupiza : ville de départ plus agréable, agences plus fiables et tour en sens inverse de la masse donc à priori moins de monde sur les sites. Sauf que pour nous le plus logique est quand même de partir d’Uyuni car on peut aller directement au Chili en fin de tour. C’est finalement cette option qu’on retient. On vous raconte tout ça dans le prochain article.
Le carnaval nous a un peu contraint sur les visites mais c’était quand même marrant de voir l’ampleur que prend cette fête en Bolivie, et puis cela nous a permis de changer nos plans pour faire des choses que nous n’avions pas prévu.
Toutes les photos sont come d’habitude sur Picasa :