mardi 24 février 2015

Sucre, éclipsée par le carnaval…

 

BolSucre

Nous poursuivons notre périple en Bolivie par Sucre, la capitale officielle du pays, mais c’est un titre honorifique car toutes les décisions sont prisent à La Paz, et la ville la plus dynamique économiquement est Santa Cruz. On arrive un vendredi matin, lundi et mardi sont fériés pour cause de carnaval, on se dit qu’on a le temps de bien visiter avant que tout soit fermé, et qu’ensuite on pourra partir en balade lundi et mardi…erreur ! La plupart des musées et des attractions ferment vendredi à la mi-journée pour ne ré-ouvrir que mercredi, même pour des lieux normalement ouverts le dimanche !!! C’est que ça ne rigole pas le carnaval ici… enfin si, ça rigole beaucoup en fait, trop diraient certains). Pendant 4 jours et demi cela va être une bataille d’eau permanente dans les rues : pistolets à eau, bombes à eau, sprays moussants, voire sauts d’eau !

batiment admnistratifcasa de la libertadDSC04793DSC04776

Les matinées sont assez calmes, il faut être un brin vigilant mais on arrive à se balader sans trop de soucis. Il n’y a pas trop de monde dans les rues. On se rend vite compte que les attaquent se font beaucoup à couvert ou dans le dos, si on regarde les gens ils n’osent en principe pas passer à l’acte : il faut se méfier des personnes qui tiennent des bombes à eau ou des spray, attention aux balcons et terrasses, sans oublier les coins de rues voire les entrées de magasins, le danger peut venir de partout :-) le pire étant les voitures qui déboulent sans prévenir. Mais bon jusqu’à la mi-journée ça va quand même, on en profite pour visiter un peu les rues, parsemées de beaux bâtiments blancs.

  musée des masquesvisite du musée du tissu

On arrive quand même à visiter deux musées intéressants :

  • le musée des masques, qui présente de nombreux masques utilisés pour les danses de carnaval dans tout le pays, on reste dans le thème :-)
  • le musée des tissus, qui présente de manière très intéressante les différentes manières de tisser, les habits et danses traditionnelles, l’association qui gère le musée a permis de faire renaître un art qui se perdait et l’a remis au goût du jour, avec un tel succès que même les homme s’y sont mis.

munitions pour le carnavalDSC04804défilé de bandas sous les tirs de bombes à eautrès bon petit repas à domicile

 

Heureusement on s’est trouvé un hôtel vraiment sympa : près du centre ville, tenu par un couple franco-suisse très gentil, des espaces communs accueillants, une cuisine… on a de quoi tenir le siège les après-midi. Pour ceux qui passeraient dans le coin,il s’agit de l’hôtel, la Dolce Vita. On a aussi profité d’une après-midi pour regarder le match de rugby france-irlande, il restait heureusement un pub d’ouvert dans la ville :-)

 

DSC04812stand de chaussures: matière première: des pneusbalade en tenue "protection contre les attaques"DSC04820

Le dimanche, on fait une excursion au marché de Tarabuco, c’est très grand, il y a quelques stands originaux comme celui de sandales faites en pneus! ( la chaussure locale bon marchée et très résistante); par contre tous les jeunes des environs sont de sorties avec leur sprays, Olwen enfile même sont poncho pour se protéger. Après un petit tour on repart à Sucre se remettre à l’abris où on remet le nez dehors pour prendre un peu la température locale. L’ambiance est bon enfant mais il ne faut pas vouloir rester au sec, il y a des groupes de bandas qui tournent dans toute la ville : ils sillonnent les rues en jouant de la musique, en dansant, en se faisant arroser et en répondant. C’est assez marrant à voir mais on se lasse vite si on ne participe pas pleinement à l’ambiance. Il y aurait dû y avoir un défilé avec danses, tenues et masques traditionnels, mais apparemment il n’y en a pas eu cette année, en tout cas personne ne savait exactement où et quand il devait avoir lieu.

Comme tout est férié jusqu’à mercredi, on change nos plans pour passer par Potosi avant d’aller sur Uyuni, à défaut d’y faire grand chose cela nous fera changer un peu d’air et voir cette ville un peu particulière.

vue sur la vile et le Cerro Rico depuis la Torre de la Compania de JesusDSC04884el mercado central en amarillosoleil du matin

 

Potosi est la plus haute ville du monde (4100m), mais si elle célèbre c’est pour une autre raison, elle est située au pied de la plus grande mine d’argent au monde : cela a couté vie à plusieurs millions de personnes. Que ça soit pour l’extraction du minerai, son traitement ou sa transformation en monnaie, les conditions de travail étaient horribles partout, et c’est d’ailleurs encore le cas.

Ceci dit, plusieurs personnes nous ont recommandé d’aller à Potosi. On est plutôt agréablement surpris, on prend plaisir à se balader dans les rues (mardi matin et mercredi), on visite le musée de la monnaie, très intéressant lui aussi, il retrace l’histoire de la ville à travers la fabrication de la monnaies$. Cela parle d’art (peintures chrétiennes), de techniques (machines pour fabriquer la monnaie) et d’horreur humaine (certains esclaves ne vivaient pas plus de quelques mois à cause des vapeurs de mercure).

 

DSC04876iglesia San Benito, en arrière plan le Cerro

A l’hôtel-auberge de jeunesse, on rencontre pas mal d’autre voyageurs qui viennent du sud du continent, là où on va. On discute pas mal et finalement on change encore nos plans : on avait prévu de faire juste une journée de visite sur Uyuni pour aller voir le salar, on envisage alors de faire le tour organisé de 3-4 jours, c’est apparemment aussi beau si ce n’est plus qu’au Chili et ça coutera moins cher. La meilleure façon de faire le tour consiste à partir de Tupiza : ville de départ plus agréable, agences plus fiables et tour en sens inverse de la masse donc à priori moins de monde sur les sites. Sauf que pour nous le plus logique est quand même de partir d’Uyuni car on peut aller directement au Chili en fin de tour. C’est finalement cette option qu’on retient. On vous raconte tout ça dans le prochain article.

Le carnaval nous a un peu contraint sur les visites mais c’était quand même marrant de voir l’ampleur que prend cette fête en Bolivie, et puis cela nous a permis de changer nos plans pour faire des choses que nous n’avions pas prévu. 

Toutes les photos sont come d’habitude sur Picasa :

lundi 16 février 2015

Samaipata, la Coroico de Santa Cruz

Nous revoilà sur les routes! Pour cette première étape de reprise de l’itinérance nous ne sommes pas partis bien loin: à 2h30 de Santa Cruz, il y a un mignon petit village bien situé pour visiter les environs et pour farnienter, Samaipata. Bon, le farniente on en a pas mal fait ces derniers temps, alors on ne va pas non plus s’éterniser : il reste pas mal de route à faire pour atteindre la Patagonie, et le temps avance, nous avons dépassé la moitié du trajet.

 

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Alors oui, c’est mignon… mais c’est vide ! Enfin les rues sont tout le temps vides comme un jour férié, elles doivent se remplir plus le week-end avec les gens de Santa Cruz. Il y a pas mal d’expatriés européens dans le coin, on trouve des bars, des restaurants et des boutiques tenus par eux un peu partout : un article dans “der Spiegel”, un climat favorable, une atmosphère tranquille, de jolies balades dans les environs et la proximité d’une grande ville. Ca nous rappelle un peu Coroico, avec une petite touche de San Jose de Chiquito pour les rues en terres et la campagne/forêt qui borde la ville à chaque coin de rue. Il y a aussi beaucoup de volontaires dans le coin : pour donner un coup demain dans les hôtels, pour prendre des cours de langues, … on n’a pas trop poussé le questionnement mais il y a une attirance certaine pour le lieu.

On commence notre visite par “El Fuerte”, un gros monolithe sculpté par les différentes civilisations qui ont peuplé les lieux.

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Balade sympa, lieu assez mystérieux, le site mérite encore un peu de restauration pour apprécier pleinement l’étendue des vestiges.

On poursuit notre visite de la région par une rando dans un lieu nommé “ el codo de los Andes”, le coude des Andes, appelé ainsi car cet à cet endroit que la chaîne montagneuse des Andes change d’orientation. Ensuite c’est “mas o menos” tout droit pour atteindre la patagonie :-) Ce n’était pas forcément prévu au départ, mais notre voyage suit finalement la fameuse cordillère des Andes…

On part pour une journée avec l’agence “Madre Tierra”, le gérant est super sympa , il habite juste à côté du départ de la rando et fait travailler des guides des communautés avoisinantes, on recommande (un peu de pub ne fait pas de mal, de plus il y a possibilité de volontariat dans son lodge dans les montagnes pour les amateurs.).

codo

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Les paysages sont splendides !!! A perte de vue on surplombe des montagnes déchiquetées recouvertes d’herbes typiques des Andes. Et pourtant on atteint le point culminant en moins de de deux heures de marche. D’en haut, on comprend mieux la géographie locale : à gauche les Andes tournent, à droite les montagnes sont différentes, couvertes d’une végétation plus dense et plus haute. En fait, on est ici au croisement de trois biotopes différents : les Andes, l’Amazonie, et le Chaco, région de plaines boisées.

 

DSC04684 DSC04695  el cerro dela mesa (au fond a droite) DSC04716 DSC04728 DSC04731

En bonus, on a la chance d’apercevoir deux condors survoler ce paysage magique, un peu loin malheureusement mais on ne boude pas notre plaisir.

Au passage on découvre de vieux pétroglyphes, encore non répertoriés officiellement. On passe à proximité d’une route emprunté par le Che lors de son ultime périple, en Bolivie, notre guide l‘a d’ailleurs rencontré lorsqu’il avait 5 ans! A ce propos, le Che est très présent en Bolivie : c’est là où il a été capturé et tué. Les derniers lieux où il s’est rendu sont maintenant devenus des lieux de pèlerinages ou de visites touristiques. Je vous renvoie vers la page de wikipedia, assez complète, pour plus détail sur le personnage et la fin de sa vie en Bolivie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Che_Guevara

Pour plus de photos, suivez le lien : https://picasaweb.google.com/117929770958559582217/20150210Samaipata

lundi 9 février 2015

Les cousins éloignés du bout du monde

On vient à bout de notre retard sur le blog, cette fois-ci l’article est posté en temps et en heure, on quitte à peine Santa Cruz. On vous avait laissé à Coroico lors du dernier article, nous sommes ensuite allé à Santa Cruz, plus grande ville du pays.

 

BolSantaCruzvue sur la place der santa cruz

 

Santa Cruz ne fait pas partie du circuit touristique classique, la plupart des voyageurs vont directement à Sucre. Pour nous, c’était l’occasion de s’enfoncer un peu plus dans le pays et d’aller rendre visite à des cousins éloignés qui sont expatriés en Bolivie : Guillaume et Nabila. Pour le lien de parenté, il faut suivre un petit peu : la maman de Guillaume est la cousine de Michel, qui est marié avec avec la sœur de Nadette, ma maman à moi (Mikael), facile non ? Donc en fait  on ne se connaissait pas du tout avant, mais ils nous ont super bien reçu. On avait juste prévu de passer un ou deux jours dans le coin, finalement on s’est posé deux semaines, et on a donné un coup de main pour garder les enfants en attendant la fin des vacances scolaires.

 

mennonitesDSC04351

 

En se promenant en ville on croise de nombreux membres de la communauté des mennonites, c’est assez surprenant de voir tous ces gens blancs de peau, habillés tous de la même manière, on se croirait presque dans “la petite maison dans la prairie”. Ce sont des agriculteurs des alentours qui se rendent en ville pour leur courses, plus particulièrement dans un quartier : Los Pozos. Pour info, il s’agit d’une communauté religieuse apparenté aux amishs américains, originaire des Pays-Bas, pour plus détails on vous renvoie vers wikipedia : 

Si on s’est rendu dans ce quartier, c’était avant tout pour prendre un bus public afin de se rendre à Cotoca, une petite ville à 20 km de Santa Cruz, où on pourrait peut-être voir des paresseux… 

 

Paresseux en plein farniente sur la place de CotocaDSC04365 DSC04382DSC04397

 

Et en effet, sur le place centrale, en cherchant un peu dans les arbres sans vraiment y croire, on aperçoit 3 paresseux…génial ! Plutôt super actifs, même s’ils se déplacent lentement. On aura bien trainé deux ou trois heures sur la place à les regarder se balader. C’est impressionnant de voir comment ils arrivent à se mouvoir tout en douceur entre des branches en équilibre qui paraissent pourtant instables.

On profite du week-end pour une escapade vers les missions jésuites. On en verra qu’une seule mais il y a tout un circuit à faire sur plusieurs jours pour en faire le tour. On se contente de la plus célèbre, San José de Chiquitos. Ces missions jésuites témoignent d’une colonisation un peu particulière, apparemment un peu plus douce, où les langues locales étaient tolérées, la musique locale mélangée à la musique religieuse,… mais ayant apparemment un fonctionnement  un peu trop autonome du point de vue des autorités coloniales.

 

 des airs de far west?DSC04440 DSC04531vallée de la lune

 

San José a des petits airs de Far West à la mode tropicale, c’est mignon pour se balader, et il y a quelques points de vue qui valent le coup d’œil.

 

Eglise de San José de ChiquitoDSC04447  DSC04476la tempête tropicale est arrivée  après l'oragepeintures murales

 

L’église a une architecture très particulière, qu’on a pu apprécié avec plein de variantes tant le temps a été changeant, en l’espace de une heure nous avons eu : soleil avec le ciel noir qui arrive, orage tropical, puis beau temps avec le sol inondé et de beaux reflets. A l’intérieur, sept couches de peintures se superposent, chacune correspondant à une époque historique.

 

Un matin, on part au zoo avec les enfants, on découvre des animaux qu’on n’avait jamais encore vu : tatou, tapir, fourmilier,… ce n’est pas en pleine nature mais les animaux ne sont pas si mal lotis ( à part quelques uns dans des cages un peu étriquées), et en bonus il y a des paresseux en liberté dans les arbres du zoo.

 

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On finit le séjour dans la bonne ambiance par un barbecue chez les voisins, et puis il est temps pour nous de reprendre les routes du voyage après cette pause à mi-chemin.

DSC04656 - Copie

PS : Toutes les photos  sur picasa en suivant le lien.